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Hervé Gardette, un amoureux de la radio

Rencontre avec Hervé Gardette. Il produit depuis 2011 l’émission quotidienne de débats de France Culture : Du Grain à moudre. Par Rébecca Laplagne (Club de la presse Auvergne).

Vous avez commencé votre carrière en 1993 chez « Un, deux…quatres » à Clermont-Ferrand, le métier de journaliste a-t-il beaucoup changé en 24 ans ?

Non je ne crois pas, en tout cas être journaliste c’est toujours la même chose. C’est aller chercher une information. Quand on doit faire des reportages on doit toujours avoir un angle. Par rapport à ce que dois être l’approche journalistique ça n’a pas changé. Ce qui a changé ce sont les supports. Quand j’ai commencé, Internet existait à peine, l’information on devait la chercher avec notre téléphone, nos connaissances ou aller sur le terrain. Internet modifie vraiment la façon de pratiquer ce métier. C’est les outils qui ont changé.

Avez-vous du vous adapter ?

Oui, parce que par exemple en radio, quand j’ai commencé on avait des gros magnétos très lourd avec des bandes, aujourd’hui vous m’interviewez avec votre téléphone, ça n’a plus rien à voir. A la radio, aujourd’hui ont fait de l’image et du texte en postant les émissions sur internet, nous avons du apprendre à écrire et à faire de l’image. Il y a eu énormément d’adaptations.

Comment imaginez- vous l’information de demain ?

Ca va forcément évoluer, mais comment, je n’en ai pas la moindre idée et c’est ça qui est excitant. Ce qui est sur c’est qu’il y aura toujours besoin d’information alors il y aura toujours besoin de journalistes, les supports seront différents, il y a des choses qui sont totalement inimaginables aujourd’hui comme le podcast il y a 20 ans par exemple. Les prochaines révolutions on verra ce que ce sera.

Qu’est-ce que les jeunes journalistes peuvent apporter de nouveau ?

Ils peuvent apporter avant tout, un rajeunissement. Je pense que vu qu’ils sont nés avec internet et les réseaux sociaux, ils peuvent vraiment apporter une aide pour que les médias s’adaptent à ces nouveaux outils car eux ils connaissent. Ils peuvent accompagner l’adaptation des médias par rapport à cette révolution numérique.

Comment faire ses armes à Clermont-Ferrand pour un jeune journaliste ?

C’est possible de faire ses armes partout. Je ne connaissais personne dans le milieu du journalisme. J’ai fait un stage au bureau de RMC à l’époque à Clermont-Ferrand, le journaliste m’a un peu aidé en me donnant des contacts et me conseillant de me présenter dans différents médias de sa part. J’ai commencé comme ça. Pour faire ses armes il faut d’abord avoir envie de faire ce métier, ne pas être trop mauvais, et après c’est les relations que vous vous créez. A la fin de cette interview, si vous avez envie de bosser, vous me demandez mes coordonnées, il ne faut jamais hésiter à le faire et recontacter les gens avec qui vous avez déjà travaillé.

Après avoir expérimenté tous les supports, presse, TV, web, radio, où êtes-vous le plus à l’aise ?

En radio. C’est vraiment ce que je préfère, et le direct en particulier parce qu’il y a de l’adrénaline, une fois que c’est fait c’est fait, on ne peut pas réécrire ce que l’on vient de faire. En radio il y a aussi un petit côté mise en scène qui est intéressant, on se donne un peu en spectacle quand on fait de la radio.

Peu importe le support, d’après vous quelles sont les règles qu’un journaliste ne doit jamais oublier ?

Je dirais l’honnêteté intellectuelle, c’est a dire qu’il faut toujours rester curieux, essayer de faire les choses de la manière la plus honnête possibles et ne pas laisser ses propres idées dominer la façon dont nous allons traiter le sujet. Ce que je conseillerai aux jeunes journalistes ca serait de toujours penser contre vous-même et quand vous préparez des questions, ne posez pas les questions qui vous semblent intéressantes, mais plutôt les questions qui vous intéressent. Si elles vous intéressent vous, ca intéresse d’autres personnes aussi.